corpoworking : des lieux atypiques qui favorisent l’innovation collaborative

Originaire de la SilliconValley en Californie, le copoworking fait des émules en France avec une hausse de 80 % des espaces collaboratifs en deux ans. Après avoir attiré les startups et les travailleurs indépendants, ces lieux atypiques, connectés et à la décoration « comme à la maison », séduisent de plus en plus d’entreprises, tous secteurs et toutes tailles confondues, qui souhaitent stimuler l’innovation et la créativité de leurs salariés à travers une organisation collaborative du travail.

 

Du coworking au corpoworking

Les premiers espaces de coworking sont apparus en France en 2008. Ils ont été initialement créés pour proposer aux travailleurs free-lance et aux toutes petites entreprises de s’installer dans des bureaux partagés à des coûts plus abordables que l’immobilier d’affaire traditionnel. Aujourd’hui, il existe 600 espaces de coworking en France, soit 10 fois plus qu’en 2012, c’est dire l’engouement pour ce type d’environnement qui plus qu’un lieu, propose un nouveau concept de travail, davantage axé sur l’aspect collaboratif.

Peu à peu, et au regard des réussites observées à travers ces nouvelles façons de travailler, les PME et les grands groupes s’intéressent de plus en plus au coworkinget l’intègrent à leur politique RH pour stimuler les équipes et accroître leur niveau d’engagement à l’entreprise, avec à la clé, des salariés plus épanouis, plus investis et naturellement plus productifs.

 

Casser les habitudes pour stimuler l’esprit créatif et collaboratif

C’est dans cet esprit qu’est apparu le corpoworking dont l’idée est de développer du corworking au sein même d’une entreprise ou à l’extérieur, par et pour les salariés.

La principale vocation du corpoworking est de créer des tiers lieux permettant aux salariés de sortir de leurs bureaux habituels pour casser leurs habitudes de travail et leur faire découvrir de nouveaux espaces inspirants et réunissant d’autres entreprises. Tout est soigneusement pensé en amont, ces espaces peuvent être soit intégrés à l’entreprise ou installés à l’extérieur, et accueillir aussi bien les collaborateurs internes que des intervenants extérieurs.

Dans les espaces de corpoworing, il n’y a plus de hiérarchie, ni bureau attitré, chacun est libre de venir y travailler et retrouver d’autres collègues autour d’un projet ou simplement pour trouver une forme d’inspiration en bousculant ses habitudes de travail et en rencontrant de nouveaux collaborateurs intégrés ou non à l’entreprise.

A travers ces nouveaux espaces conçus comme de véritables incubateurs, l’enjeu pour les entreprises est de favoriser l’autonomie de leurs salariés, les inciter à gérer plus librement leur charge de travail, en proposant des lieux inspirants qui donnent envie de s’investir encore plus dans leurs projets et d’innover dans leur secteur d’activité.

 

Des premiers résultats très encourageants

Parmi les premiers à avoir tenté l’expérience du corpoworking, Orange a investi dans un ancien immeuble parisien pour en faire un espace connecté de 350 m2 « La Villa Bonne Nouvelle » et proposer à une soixantaine de participants internes et externes à l’entreprises, de tester sur une période de 9 à 12 mois, ce nouveau concept de travail collaboratif. Et visiblement, ça fonctionne puisque dès la première années, 92 % des participants plébiscitent le corpoworking pour la mixité des occupants qui crée une véritable émulation, le renforcement du lien entre les équipes et un engagement plus fort au travail et à la culture de l’entreprise. Ce n’est pas pour rien que corpoworking est la contraction de « corporate » et « working ». L’esprit « corporate » domine, l’innovation est en marche et la compétitivité augmente.

 

Des lieux connectés, bien pensés et animés

Le corpoworking se présente comme une alternative très séduisante, mais un lieu à lui-seul ne suffit pas à transformer l’expérience en réussite.

Il doit être le fruit d’une longue réflexion, tant dans la manière d’aménager l’espace que dans la façon d’inciter les salariés à adopter de nouveaux codes de travail.

 

Avant tout, les espaces doivent être hyper-connectés, tout doit être mis à disposition du collaborateur pour faciliter son travail. Mais l’organisation des lieux doit également tenir compte des différents types d’activités. Par exemple, le Worlab installé au cœur de Paris sur 400 m2 qui se répartissent en 3 étages bien distincts :

  • Le 1er étage est un espace « comme à la maison » où l’on peut manger, se reposer, jouer, discuter dans un décor chaleureux et intimiste.
  • Le 2ème étage est un lieu de « Co-meeting » : il regroupe plusieurs espaces privatisables, tant par des membres de la communauté que par des intervenants extérieurs.
  • Le 3ème étage est lieu de « coworking » entièrement dédié aux séances de travail dans un environnement calme et qui favorise la concentration.

Mais le prix de cette « liberté » passe aussi par un médiateur en charge de l’animation du lieu et de la communauté. Il s’agit en général d’un community manager, mais dont les attributions vont au-delà de l’animation du lieu sur les réseaux sociaux. Il veille également à maintenir une bonne ambiance au sein du groupe et à gérer d’éventuels conflits.

 

Quid de la protection des ressources et des données ?

Qui dit « espace de travail ouvert et partagé » dit aussi « risque de vol de données ou de matériel » du fait que les collaborateurs sont entourés de personnes extérieures à l’entreprise.

La question de la sécurité des données est donc essentielle dans la mise en œuvre d’un tel projet, charge à l’entreprise de bien identifier les données totalement confidentielles et de mettre en place une sécurisation des ressources et des lieux tout en préservant l’esprit de bienveillance intrinsèque au corpoworking. Il s’agira donc de rester vigilant tout en favorisant l’autonomie, la responsabilité, et la créativité de ses salariés.