L’acoustique : un critère essentiel à la productivité et au bien-être des salariés

Aujourd’hui, 60 % des salariés en Europe travaillent dans des espaces ouverts. Cette configuration permet d’optimiser l’espace tout en favorisant le travail en équipe. A l’inverse, les nuisances sonores viennent perturber le confort de travail, 50 % de ces salariés concernés se disent gênés vis-à-vis du bruit : les conversations mêlées et le niveau sonore élevé entraînent du stress, une perte de concentration et de motivation pouvant accroître l’absentéisme et faire baisser la productivité de manière significative.

De surcroît, l’étude pour le CNB (Conseil National du Bruit) de juin 2016 démontre l’impact économique de cette situation : le coût social pour les entreprises françaises est de 18Mds €/an à cause de la perte de productivité.

Voyons comment le confort acoustique est désormais pris en compte dans les open spaces et quelles solutions privilégient les entreprises en termes de matériaux spécifiques et d’aménagement de leurs espaces de travail.

 

Mesurer le niveau sonore pour établir un diagnostic

Afin de réduire le stress des collaborateurs, il est important de déterminer le niveau de nuisance sonore dans les open spaces. Il sera ensuite plus simple de trouver les solutions les plus adaptées pour améliorer le confort acoustique et donc le bien-être des occupants.

Pas de réglementation mais une norme dédiée aux performances acoustiques

A la différence des bâtiments publics soumis à une réglementation stricte en termes de performances acoustiques (dans les écoles par exemple), les bureaux ne sont soumis à aucune contrainte légale en la matière, hormis une seule règle : le bruit ne doit pas dépasser 80 dB(A) pendant 8 heures par jour. La barre est basse puisque ce seuil correspond au niveau sonore d’un réveil, d’une usine ou d’un restaurant bruyant !

Aussi, en l’absence de réglementation stricte, il est utile de se référer aux normes existantes dédiées à l’acoustique des bureaux ouverts pour améliorer le confort de travail des collaborateurs.

Dans les espaces ouverts, la norme 31-080 relative à l’acoustique des bureaux et des espaces associés vise un niveau de discrétion plutôt que de confidentialité. La norme 31-199 relative aux performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux (publiée en mars 2016) vise à assurer une intelligibilité à courte distance (afin que les employés puissent communiquer) et à dégrader l’intelligibilité de la parole entre poste de travail.

Adapter l’aménagement des espaces en fonction du type d’activité

La norme NF S 31-199 permet de distinguer 4 types de bureaux ouverts en indiquant pour chacun, les valeurs cibles recommandées. Ainsi, vous pourrez repenser l’aménagement de vos espaces selon le type d’activité :

  • Activité réalisée principalement par téléphone (ex : call center)
  • Activité basée sur un travail hautement collaboratif
  • Activité basée sur un travail faiblement collaboratif
  • Activité pouvant accueillir du public

Ainsi, suivant l’activité exercée, plusieurs aménagements et traitements spécifiques pourront être envisagés.

 

Utiliser des techniques et des matériaux spécifiques

Lorsque le diagnostic est établi, il suffit de trouver le traitement acoustique le plus approprié pour réduire les nuisances sonores dans les espaces de travail :

  • Traitement du bruit à la source : voix, bruit des machines, sonnerie de téléphone, rappel des consignes en termes de respect des conditions de travail entre collaborateurs …
  • Pose de cloisons entre bureaux
  • Pose de baffles acoustiques, ou dalles de plafond
  • Pose de traitement acoustique mural, paroi absorbante
  • Masquage sonore
  • Utilisation de matériel adapté aux calls center : casques et micro adaptés

Le masquage sonore

Cette technique consiste à émettre un bruit neutre pour masquer les conversations alentours, notamment des autres bureaux. Ce type de traitement s’avère particulièrement efficace, à condition de ne jamais dépasser un certain niveau sonore global.

Baffles acoustiques aux plafonds

Plus l’espace est important et plus les bruits se propagent et deviennent nuisibles au confort de travail. Aussi, la hauteur du plafond tient une importance particulière dans l’absorption du bruit. Si vous disposez d’un très large espace et que le plafond n’est pas assez haut, il sera utile de placer des baffles acoustiques pour absorber le volume de bruits réfléchis.

 

 baffle acoustique open space

Baffles acoustiques en open space

Des revêtements de murs et de sols absorbants

Selon le matériau utilisé, l’absorption des bruits ne sera pas la même : une paroi en verre sera beaucoup moins performante en termes d’acoustique qu’un mur à texture plus souple (ex : panneaux absorbants en bois rainuré, liège, chanvre, revêtement en plâtre, ossature métallique, placophonique…).

Des revêtements de sol souples comme des tapis ou de la moquette amélioreront sensiblement les bruits de pas, mais n’auront qu’une faible incidence sur les bruits aériens (ordinateurs, musique, voix…).

Le parquet flottant posé sur des panneaux de fibres de bois sera également performant pour les bruits de pas et la pose d’une sous-couche suffisamment épaisse permettra d’absorber efficacement les bruits aériens.

Enfin, une chape en béton ou sèche, flottante posée sur une couche d’isolant sera parfaite pour atténuer tous types de bruits.

Des panneaux de séparation en feutre

Chez Accenture par exemple, les bureaux ouverts sont répartis sur 5 étages. Afin d’améliorer le bien-être et la concentration de ses collaborateurs, entreprise a fait installer des panneaux de séparation en feutre sur la coursive créant un effet de couloir pour plus de confidentialité notamment vis-à-vis des espaces situés au niveau inférieur.

Des codes couleurs pour délimiter les zones

Le feutre propose une gamme de 50 couleurs, ainsi les panneaux de séparation peuvent adopter des codes couleurs en fonction des différents types d’espaces de travail. Ce marquage graphique incite davantage les collaborateurs à respecter l’intimité, la confidentialité et le confort de travail de chacun.